Un cadavre exquis !

Eh oui, je suis en verve aujourd'hui, je poste beaucoup !

Radiocancan, j'aimerais que tu créé une rubrique : Jouons un peu que diable ! Parce que moi j'ai aussi envie de m'amuser.

Et je propose un jeu un peu créatif : un cadavre exquis un peu particulier.

Nous pourrions inventer une histoire ensemble. Une histoire qui nous permette de parler de choses dont il est peut-être difficile de parler sous forme de débat. Alors voilà, je propose un début, je met en scène un personnage, qui n'est pas le personnage principal, simplement le premier qui entre en scène. Et ensuite vous continuez l'histoire, selon votre inspiration du moment, et vous pouvez faire entrer de nouveaux personnages.

Voici le début :

-"Il manquait plus que ça !"
Doris était perdue quelquepart du côté de Mundolsheim. Cette fichue voiture qu'elle ne savait pas conduire refusait de lui obeïr. Et maintenant, une pluie battante, on n'y voyait plus rien, pas même le début d'un champs de maïs.
-"Qu'est-ce que je fous là ?"
Sale journée pour Doris ...

Elle venai de se prendre un rateau.

Et elle est obligée d'appeler son ex pour faire démarrer cette voiture qu'elle venait seulement d'acheter.

Enfin "ex", si l'on peut dire... Une histoire qui a duré à peine une semaine et qui vient juste de se clore par un " j'ai trouvé mieux ailleurs ". Doris n'est pas susceptible, mais quand même ! Et pourquoi pas "j'ai trouvé moins cher ailleurs" tant qu'on y est. Et maintenant, le seul moyen de sortir de cette galère c'est d'aller jusqu'au bout de l'humiliation et de rappeler Sandrine pour lui demander de l'aide...On dirait un prétexte foireux...
-"Bizarre ce prénom, Sandrine : ça ne lui va pas du tout ! Une butch pareille, avec sa voix rauque... oh la la ! Quelle voix ! Surtout quand elle parle alsacien... oh la la !... Merde ! Je m'égare là ! On se calme ! Faut pourtant que j'arrive à démarrer cette foutue bagnole !"
Mais Doris se perd dans ses ruminations et ses regrets. Mal barrée avec son profil bizarre, la quarantaine bien tapée, pas monogame, gouine oui, mais gouine mariée, le truc qui déclenche aussitôt les soupçons.
-"Va falloir opter pour l'abstinence là ! C'est plus possible !"
Puis brusquement surgit une silhouette jaune canari derrière la vitre. Toc toc toc ! Doris sursaute. Empêtrée dans ses ruminations, avec toute cette pluie, perdue au milieu de nulle part, elle s'attend à tout sauf à de la visite...

"- Bonjour, excusez-moi"
c'est quoi ce truc surgi de nulle part ? et cet accent à couper au couteau, là, dans la capuche rabattue ?
"- Excusez-moi !
bon, qu'est-ce que je fais moi ? j'appelle Sandrine ou pas. qu'est-ce que je peux bien lui dire ?
- Vous m'entendez ?
que je suis en panne à à peine vingt bornes de chez elle ? elle va bien se fouttre de ma gueule. Doris trépigne. s'énerve. ne sait pas quoi faire et décide de fumer une clope, en attendant. ça sera toujours ça de gagner. bah voilà, forcément, le plafonnier ne s'allume pas non plus. mais quelle bande d'enflure tous ces cons qui te vendent des gadgets à roulettes. ah ça, fortiches de l'arnaque. ça doit l'être l'intitulé de leur diplômes à la con. bon il est où ce feu ? non mais c'est pas possible.
- ça va ?
et merde ! mon briquet, sur la table. il est sur la table. basse, là, dans le salon, genre formica Ikéa dernier modèle. alors là, c'est pompon sur la Garonne. elle me prend ma coeur, garde les godes et me pique mon briquet.
- vous voulez du feu ?
enfin elle me pique... vas-y molo Doris. faut pas exagérer : tu poses tes affaires n'importe où, tu les oublies. faut pas l'accabler non plus. j'dois bien avoir un paquet d'allumettes au moins. peut-être dans le vide-poche.
- si vous voulez, j'ai du feu hein !
- pardon ?" Doris entre-ouvre la fenêtre, regarde derrière l'imper jaune. "quoi ? vous m'avez parlé ?" Décidement, pas moyen d'être tranquille. même dans sa caisse. même perdue entre deux patelins dont on ne voit pas les toits.
"- Vous voulez du feu ?!"
Ce n'est pas que la voix se fasse agressive ou même impatiente. mais quand même, c'est agaçant cette situation.
"- Ah oui, merci. Doris tend la main pour attraper le briquet.
- Si ça ne vous déranges pas, je vais m'asseoir à côté de vous et en griller une aussi.
Doris s'effare. Doris s'affole.
- vous en faites, pas, j'enlève l'imper avant d'entrer. je ne mouille pas."
avant que Doris ait pu saisir ce qui se passait, une main surgit, ouvre avec énergie la portière avant qui résiste quelque peu. en même temps, une forme jaune s'agitte en tout sens, se secoue, lutte, grogne. la porte s'ouvre dans un bruit sec, le siège à côté de Doris s'affaisse sous le poids d'un corps lâché de toute sa hauteur, une forme jaune suit, pénètre dans la voiture. de nouveau un bruit sec qui claque. puis ? puis plus rien.
Doris tien au bout de sa main une cigarette qu'elle tend à l'étrangère.

Ou l'étranger. Elle ne sait pas très bien... Une grosse paire de lunettes, embuées les lunettes, et dégoulinantes de pluie, mais énormes, "myope sans doute", une tête d'adolescent, cheveux très courts, très noirs, un petit air crâne. Et une superbe moustache, soyeuse, très noire aussi. "Non, c'est un garçon, un gamin en plus ! Quel âge ? Il est majeur au moins ? Mais qu'est ce qu'il me veut ce gamin ?".
-Hey, ça n'a pas l'air d'aller.
L'invitéE? enlève ses lunette qui faute d'essuie-glace lui brouillent la vue, sort un grand mouchoir à carreau de sa poche et se met à essuyer ses lunettes. Doris ne se rend pas compte de la mine qu'elle a : les yeux rouges et boursouflés, le nez enflé, tout à l'heure elle a pleuré, de rage, les nerfs qui lâchent, autant de larmes que de pluie, un vrai déluge. L'autre lui tend son mouchoir à carreaux tout humide. "Qu'est-ce que c'est que ce mouchoir ? On n'en voit plus des comme ça, il l'a hérité de son grand-père ?" Il ou elle la regarde : des yeux d'un bleu sombre, intense, l'hypnotisent. Doris sent une bouffée de chaleur qui lui monte d'en bas quelquepart. "Mais qu'est-ce que j'ai moi ?"
-Est-ce que ça va ?
Retour à la réalité. "Faut que je lui réponde sinon il va me prendre pour une dingue. Oui mais c'est peut-être lui le dingue. Dabord qu'est-ce qu'il fout dans ma bagnole ce gamin ?"
-He vous m'entendez ? Vous vous sentez mal ?
-Non, ne vous inquiétez pas, je vais très bien.
Et là, elle éclate en sanglot, rebelotte le déluge ! Elle ne peut plus s'arrêter, hocquette, s'empare du mouchoir à carreau, déjà mouillé mais tant pis, et y enfouis son visage tout entier. Elle craque mais se dit quand même qu'il fleure bon ce mouchoir.
-Oui je vois, ça a l'air d'aller très bien, effectivement !
Un main très légère, très douce et incroyablement petite se pose sur son épaule. Doris sent toute la tension nerveuse s'évacuer doucement. Elle y met un peux du sien et respire un grand coup.
-Mais qu'est-ce que vous faites là vous, avec un temps pareil ?
-J'habite juste à côté ?
-Comment ça juste à côté ? Mais y a rien ici !
-Y a pas rien, c'est vous qui n'y voyez rien. Vous faudrait peut-être des lunettes à vous aussi ?"
-Et comme ça vous vous êtes dit : tiens je vais sortir sous cette pluie torrentielle, et je vais monter dans cette voiture ?
-J'étais en panne de cigarettes depuis ce matin, et sérieusement en manque.
-Et alors vous attendez que quelqun passe en voiture pour lui taxer une clope ???
Il ou elle sourit.
-Non, Line est partie tout à l'heure faire des courses avec la voiture et elle m'a dit qu'elle en ramenait. Mais ça fait plus de deux heures qu'elle est partie, et là, j'en peux plus. Alors vous êtes arrivée comme la providence.
-Line ?
-Heu... ma grand-mère.
Voilà, elle en était sure ! "Un gamin ! Et qui fume en cachette de sa famille ! Oh la la, je vais encore m'attirer des ennuis !"
-Je ne pourrais pas vous en donner d'autres, des cigarettes, je suis à la fin de mon paquet. Et vous avez vu, j'ai les nerfs qui lâchent.
-Vous inquiétez pas. Line va bientôt rentrer. Je pourrais même vous en offrir. Et au pire, si Line n'arrive pas, Arlette revient de sa réunion dans une demie-heure.
-Arlette ?
-Ma grand-mère.
-Mais je croyais que c'était Line votre grand-mère.
-Oui, aussi. Arlette c'est l'autre.
-?
Doris redoute le pire : Dallas ! Tout un clan familial, avec tous les grands parents, au grand complet, là dans une baraque juste à côté, au milieu de nulle part. Elle ne supporte pas les ambiances familiales. "Et moi qui suis coincée ici. Faut que je me sorte de là. Tant pis ! J'appelle Sandrine !". Elle fouille son sac, en sort son portable, compose frénétiquement le numéro...rien. "P... de B... de Ch... de M... !!! Quelle daube ces trucs technologiques !"
-Ah, ben vous avez plus de batterie
-Ah ? Vous croyez ?
-Vous voyez bien qu'il s'allume pas.
Eh oui, parce que maintenant, les téléphones ça s'allume, ça clignotte, ça a besoin de batterie ou d'électricité ou de crédit... faut s'y faire aux nouvelles technologies !
-Si vous voulez, venez chez moi. C'est juste à côté, vous pourrez téléphoner. Et la pluie s'est un peu calmée. Vous pourrez vous réchauffer, vous avez l'air frigorifiée.
Comme d'habitude quand elle se stresse, Doris a froid : tendance à l'hypotension paraît-il. Elle allume nerveusement une deuxième cigarette, exhibant son paquet presque plein, prise en flagrant délit de gros mensonge. "Ah non ! Pas question que j'aille au ranch de Dallas ! Avec les deux grand-mères, peut-être deux grands-pères, les parents, les beaux parents et toute la famille !"
Elle esquive :
- C'est très gentil, merci ! Mais ça ira. Je vais trouver une solution. Et d'ailleurs il ne pleut presque plus. Je vais marcher.
Son voisin ou sa voisine enlève ses lunettes, obstinément embuées, et la regarde, la fixe. Les yeux bleus sombres qui l'hypnotisent, la bouffée de chaleur, fini l'hypotension ! "Ouhlala, qu'est-ce qui m'arrive ?" Doris est très génée de la réaction de son corps si hors de propos. Mais c'est irresistible, ce regard. "Enfin qu'est-ce qui me prend ? Je craque sur les mecs maintenant ? Un gamin en plus ? C'est la pré-ménaupose ou quoi ?" Elle a beau se raisonner, la température monte irresistiblement, et là en bas, ça enfle. "Mais c'est quoi ce bordel !" L'autre la fixe toujours, s'approche. Doris se sent devenir écarlate. "Ohlala !". Il ou elle approche sa main vers ses cuisses. La température de Doris grimpe au moins à 154 degrés. Elle chavire, ferme les yeux. "Je fais n'importe quoi, mais tant pis". Elle sent l'autre qui s'approche, son odeur, la même que dans le mouchoir. "Oooh cette odeur". Et la main, la main qui va arriver sur sa cuisse !
-C'est l'essence.
-??
-Quand j'ai tourné la clef de contact, j'ai vu que la jauge est à zero. Vous êtes juste en panne d'essence. C'est pas grave.
Morte de honte ! "Et moi, bécasse je me monte le bourrichon ! Sur un mec en plus ! Un gamin !". Là il fallait faire diversion, absolument.
-Et... vous vous appelez comment au fait ?
-Sam.
-Moi, c'est Doris.
Sam. Elle était pas plus avancée : fille ou garçon ? "Non, c'est un garçon: la moustache."
-Ecoutez, je ne sais pas pourquoi vous avez si peur de moi, mais je vous assure qu'il n'y a pas de quoi. C'est absurde ! Vous n'allez pas marcher sans savoir ou aller, alors que Line va rentrer avec la voiture et que nous pourrons aller à la station service. Venez donc vous réchauffer et vous pourrez téléphoner si vous voulez.
Doris n'a plus aucune capacité de résistance. Même le ranch de Dallas ne lui fait plus peur.
-Oui, d'accord.
Elles/ils sortent de la voiture. "Mais, il est incroyablement petit ce garçon !" Et c'était terriblement séduisant ce tout petit bout de bonhomme. Mais tout de même, Doris était taraudée par la mauvaise conscience : "Mon seulement je deviens hétéro, mais si ça se trouve je tombe dans la pédophilie ! Ohlala, faut au moins que je sache s'il est majeur"
-Au fait, vous avez quel âge ?
-C'est si important que ça pour vous l'âge ?
Doris est mortifiée. C'est vrai que c'est idiot de lui demander son âge. Qu'est-ce que l'âge a à faire dans une histoire de dépannage ? "Et après tout, même s'il est mineur, je lui ai rien fait de répréhensible."
-Mais si vous voulez vraiment savoir...
Ses yeux bleus sombres la fixent avec ironie
-Je fête mes 41 ans aujourd'hui. Et si ça vous tente, vous êtes mon invitée.

"Il se moque de moi, à tous les coups. Toute façon au point où j'en suis dans le ridicule aujourd'hui." En tout cas Doris n'a pas l'intention d'accèpter l'invitation : le piège, un anniversaire familial au ranch de Dalas ! " Et voilà le ranch en vue, en fait une vieille ferme à colombage, un peux délabrée mais une belle maison, assez grande. Sam l'invite dans la cuisine, une très grande pièce digne d'une cuisine de restaurant, avec une vaste table ronde au milieu, avec...14 chaises ! Donc, le clan est encore plus grand que la tribue de Dallas ! Ou alors des ouvriers agricoles qui mangent sur place...
Sam lui désigne le téléphone et prépare du café. Elle prend son courage à deux main et appelle Sandrine.
-"Allo ?"
-"Sandrine, c'est Doris. Ecoute, c'est pas que j'essaie de te relancer, mais je suis tombée en panne d'essence juste à côté de Mundolsheim. Est-ce que tu peux venir me dépanner ?"
-"Désolée Doris, mais ma voiture aussi est en panne."
Elle prend la réponse comme une gifle : "elle se fout de ma gueule !", répond par un glacial "c'est ça, bon, je te laisse" et raccroche. Sam se tourne vers elle :
-"Sympa la copine !"
-"En fait, elle m'a larguée cet après-midi, et ça ne s'est pas trop bien passé."
Merde ! La gaffe. Voilà qu'elle déballe sa vie privée à un inconnu. Et en plus il sait maintenant que je suis lesbienne. Mais, bon, ce qui est fait est fait, et au moins ça évitera les dérapages. Pourvu que ce soit pas un facho; ça vote pas mal front national dans le coin !
-"C'est pour ça que t'as le moral dans les chaussettes. Allez, viens prendre un café"
Sam pose une grosse cafetière sur la table avec deux bols, et Doris s'assoit, rassérénée : elle n'a pas encore son litre de café dans l'estomac ce qui lui entrave ses capacités à réagir. Et Sam ne réagit pas si mal après tout.
-"S'il n'y avait que cette rupture... je cumule ces derniers temps."
On entend le bruit d'une voiture qui se gare à l'extérieur. Puis des voix, ça parle en alsacien, une femme et un homme. Sam regarde par la fenêtre et sourit.
-"C'est line. Elle cause avec Seppele, le voisin. Qu'est-ce qu'elle magouille encore ? Je suis sur que c'est pour mon anniversaire".
Donc, il y a bien un anniveraire. Et voilà la grand-mère. Doris est curieuse, cette gigantesque famille l'intrigue. "Pourvu qu'elle parle français; ça fait tellement longtemps que je ne parle plus alsacien que j'ai tout oublié".
Les talons de Line claquent énergiquement dans le couloir. Vaillante la grand-mère ! La porte s'ouvre. Line, la grand-mère de Sam, si pâle, avec ses cheveux noirs et lisses, avec ses beaux yeux bleus, est une magnifique femme noire, somptueusement ronde, cheveux blancs coupés raz, avec un sourire à vous faire perdre tous vos moyens.
"So ! Do bin ich ! Oh mais tu as une invitée Sam !"

Dommage que ça ne continue pas. (malheureusement aucune idée pour poursuivre...)
J'adore Sepele comme surnom (chaque village à son Sep' je suppose)

éssaye math!! (de continuer!)

ça c'est un truc de fou !

Trop raide pour continuer ce soir lol. Je reviendrais sur ce sujet